un autre regard sur la jeunesse
Entropic Now est un projet artistique ciné-chorégraphique qui donne forme à des installations, des pièces performatives et des films documentaires.
Avec ce projet Christophe Haleb va à la rencontre d’une jeunesse en mouvement. Il déploie avec eux une danse inclusive : des langages chorégraphiques, des gestes d’apprentissage, une physicalité sportive et urbaine. Son processus singulier de création implique directement des groupes de jeunes, dans une démarche d’écriture filmique et chorégraphique du réel.
Au départ, ce processus de création a donné lieu à différentes installations vidéos dans les villes d’accueil du projet. Il s’agissait de produire à chaque fois une nouvelle installation. C’est à partir de toute la matière filmique ainsi fabriquée et cumulée à Marseille, Fort-de-France, La Havane, Amiens, Lyon, Valence, Uzès, Romans-sur-Isère ou encore Pont-Saint-Esprit, et incluant bien sûr les nouvelles images filmées avec des jeunes de Paris et d’Etiolles (rencontrés dernièrement entre septembre 2022 et mars 2023), que le récit visuel s’est construit pour créer cette installation pluri-écrans. L’image, la parole, la danse et le geste nous donnent à voir une représentation plurielle de la jeunesse. Les jeunes que nous découvrons, ont tous traversé une aventure émancipatrice, humaine et artistique.
Entropic Now considère les relations que les jeunes entretiennent avec leur ville, leur corps et leurs pratiques. Ils dessinent devant nous les reliefs de leurs imaginaires et ceux de leurs futurs. À partir de temps de repérage où s’observent la manière dont le corps s’imprime dans un environnement, et la manière dont un environnement s’imprime dans le corps, Christophe Haleb et son équipe viennent filmer et entrer en conversation avec ces jeunes dans différents types d’espaces et singularités de ville, d’architecture, de lieux de prédilection, de paysages naturels et urbains.
En se laissant le temps de la rencontre, pour trouver les points de convergence, établir la confiance, ils parviennent à faire le portrait de ces adolescents issus de différents milieux et à les impliquer dans un processus de création artistique.
La Zouze fonctionne comme un laboratoire expérimental scénique et filmique qui interroge les manières dont la société bouge en nous et qui génère des formes d’action et de vie hétérogènes. Sa danse s’inspire toujours d’un contexte concret, et à partir d’un ensemble de pratiques artistiques, critique et questionne l’état du monde et ses impacts sur le corps, la réalité et le rêve des êtres.
Dedans et dehors, Christophe Haleb agit in situ, à la fois dans et contre la situation. Il pratique l’art dans une diversité d’espaces, dédiés au spectacle ou non, impliquant danseurs et spectateurs à faire l’expérience d’une poétique de la relation.
CHRISTOPHE HALEB
Chorégraphe, réalisateur et directeur artistique de La Zouze.
Après avoir été interprète dans les années 80, chez François Verret, Rui Horta, Andy de Groat, Angelin Preljocaj ou encore Daniel Larrieu, Christophe Haleb démarre son travail de chorégraphe en créant sa compagnie La Zouze en 1993 à Paris.
Depuis 2003, il vit et travaille à Marseille, où il dirige depuis 2014 un laboratoire de recherche et de création artistique Dans les Parages qui, au-delà de l’activité de La Zouze, accueille de nombreux artistes en résidence. Il écrit et réalise tout un ensemble de projets pluridisciplinaires comme autant d’interrogations sur l’espace, le mouvement et le corps sensible : des pièces pour plateau (Retour sur Terre, CommunExtase, Liquide, Domestic Flight, Yes, yes, yes, Idyllique,
Sous les pieds des citoyens vivants, La Marche des Vierges), des créations in situ, des performances (Evelyne House of Shame, Architecture des Contemplatifs au Mucem, Résidence Secondaire, Décamper, CORPS>CAPITALE(S)...), des installations performatives (Entropic Now, Fama, Atlas But Not List) ainsi qu’une quinzaine de films (Un Sueño Despierto, en 4 épisodes ; Entropico, en 5 épisodes ; Éternelle Jeunesse, en 6 épisodes ; et le long métrage Las Maravillas).
Depuis 2012, il fait migrer la danse vers le champ du cinéma. Un besoin de remettre en question son métier, son rapport au public et au réel. Avec la danse, il utilise le medium cinématographique pour faire la jonction entre le chorégraphique, le documentaire et le social. À la frontière des arts scéniques et des arts visuels son travail avec la danse questionne la fabrication des images en mouvement, le récit, le corps et le lieu.